Manoir du Chêne Gauche
 

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Dungeon Master est un jeu d'aventure sorti fin des années 1980. Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque, il faut expliquer un peu le contexte : c'était le début de la micro informatique, la mémoire était limitée (512Ko [vous lisez bien kilo-octets !] était déjà pas mal), le graphisme était pauvre (16 couleurs en 320 sur 200 pixels) et le son minimaliste (le PC ne savait faire que "bip"). Quelques machines sortaient du lot comme le Commodore Amiga et l'Atari ST qui avaient des capacités graphiques et sonores fabuleuses pour l'époque (plus de dix ans après, ils faisaient encore référence). Sur ces machines est alors sorti Dungeon Master le bien nommé.

Aides de jeu :
Voici ce que pouvait en dire TILT, magazine de référence de l'époque, dans son numéro 52 de mars 1988.


Tout commence là ; simplicité et complexité.
On peut résumer Dungeon Master en un seul mot : FABULEUX ! Cela valait vraiment la peine d'attendre sa sortie pendant deux ans. Dungeon Master est au jeu de rôle ce que « Star Wars » est au cinéma. Il supplante, et de loin, tous les jeux de rôle du même style. Son système même est extraordinaire. Un écran assez large remplace la petite fenêtre en 3D habituellement utilisée dans les Sorcelleries et Bard's Tale. L'impact visuel est stupéfiant, on a l'impression d'être dans le donjon ! De plus, le jeu se déroule en temps réel ! Les graphismes sont exceptionnels et l'animation rend les monstres impressionnants. dans les jeux de rôles traditionnels, les donjons sont vides avec des textes qui vous décrivent le décor. Ici, les monstres apparaissent subitement au grè du programme et sans aucune logique, ils sont derrière les portes ou vous poursuivent dans les corridors. Tuez-en trois sur cinq, fuyez et revenez cinq

Une ambiance angoissante à souhait !
minutes plus tard, les deux survivants sont là ! Oubliez de fermer la porte derrière vous, ils vous suivent ! Les dagues et les sorts magiques sont visibles quand vous les lancez ! Grâce à un excellent bruitage aux sons digitalisés, on entend les armes siffler et tinter ! FANTASTIQUE !
N'oublions pas le scénario qui est également intéressant : vous incarnez Theron, l'apprenti du puissant mage, Grey Lord. Depuis des années, ce dernier cherche à s'emparer de la « gemme du pouvoir », source de toute vie. Un beau jour, il finit par mettre au point une formule magique capable d'invoquer la gemme. Hélas, au moment fatidique, il se trompe dans l'énonciation de la formule. L'effet est immédiat, sa personnalité se scinde en deux parties. La première moitié se nomme Librasulus, c'est le bon côté du personnage. L'autre moitié, le côté bestial, se fait appeler Lord Chaos. Celui-ci, plus prompt, s'empare de la baguette magique capable d'invoquer la gemme avec l'aide de la formule. Librasulus, prisonnier du néant, vous charge de retrouver le Firestaff (bâton de feu) afin de rétablir la paix et l'ordre.

Tout est là ! Une interface exceptionnelle !
Le jeu commence par la visite du hall des champions. Des guerriers et des images y sont enfermés dans des miroirs enchantés. On y décompte vingt-quatre personnages, vous pouvez en choisir jusqu'à quatre. Pour obtenir des rensei-gnements sur eux, il suffit de cliquer sur le miroir pour voir apparaître l'équipement du personnage et son corps. Le champion est défini par des attributions telles que la force, la santé, la dextérité, la sagesse, etc. Une originalité : vous pouvez ressusciter le héros avec ses attributions propres ou le réincarner, c'est-à-dire, le redéfinir complètement. Il n'y a que quatre classes d'aventuriers : le guerrier, le ninja, le mage et le prêtre. Certains cumulent plusieurs classes. Prenez, de préférence, des personnages polyvalents. Placez vos guerriers à l'avant du groupe. Et n'oubliez jamais que tous doivent manger, boire et dormir pour se régénérer. En outre, ils augmentent leurs niveaux par la pratique des armes et de la magie.
L'entrée du donjon se trouve dans le hall des champions. Le niveau zéro est surtout un lieu qui permet de s'équiper en armes et nourriture. Soyez très attentif car les corridors recèlent des détails importants. Le niveau un est truffé de puzzles et de pièges mais aussi d'objets magiques et de coffres. Les parchemins vous indiqueront des formules pour fabriquer des sorts.
Une dalle, une porte ; ne vous y fiez pas, le rapport entre les deux n'est pas aussi évident.
Le niveau deux est un véritable coupe-gorge : momies, trolls et pieuvres géantes vous y attendent. Les puzzles y sont plus complexes mais les trouvailles précieuses ! Les combats demandent une grande rapidité de décision et une bonne dose de stratégie. Armez vos guerriers jusqu'aux dents et entraînez vos mages à lancer des objets.
La convivialité est exceptionnelle grâce à la souris. Pour conclure, ajoutons que Dungeon Master a réussi à garder tout ce qu'il y a de passionnant dans les jeux de rôle classiques et à échapper au côté répétitif et lent des autres systèmes de jeux. Un grand bravo à FTL !

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© Christophe Guilbot